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Le président américain en a profité pour aborder un autre dossier cher au Soudan et à l’Égypte, le grand barrage sur le Nil que l’Éthiopie a commencé à remplir sans accord préalable de ses voisins et malgré les menaces du Caire. Donald Trump est allé plus loin.
« L’Éthiopie n’a pas respecté l’accord. C’est une situation très dangereuse, car l’Égypte ne sera pas en mesure de vivre de cette façon. Ils (les Égyptiens) finiront par faire sauter le barrage. Je le dis haut et fort : ils feront sauter ce barrage. Ils doivent faire quelque chose ». L’option militaire est donc mise sur la table par Trump, alors même que le maréchal al-Sissi l’avait écarté en septembre, lorsque l’Éthiopie avait procédé à la première phase de remplissage du barrage. Le Caire craint pour la survie de son économie si le débit du Nil venait à diminuer. De quoi faire réagir Addis-Abeba. « L’incitation à la guerre entre l’Éthiopie et l’Égypte par un président américain en exercice ne reflète ni le partenariat de long terme et l’alliance stratégique entre l’Éthiopie et les États-Unis, ni n’est acceptable au regard des lois internationales relatives aux relations entre États », a déclaré samedi le ministre éthiopien des Affaires étrangères Gedu Andargachew dans un communiqué, après sa rencontre avec l’ambassadeur américain, à qui il a demandé de clarifier les propos de Donald Trump. Les négociations entre l’Éthiopie et l’Égypte sont au point mort et les tensions sont vives. L’armée éthiopienne a fermé l’espace aérien de la province du Benishangul-Gumuz. Une mesure préventive pour parer à toute attaque extérieure sur le barrage de la renaissance. Le Premier ministre Abiy Ahmed s’est lui fendu d’un communiqué assurant que l’Éthiopie travaille à un « règlement pacifique » du dossier « mais que les menaces contre sa souveraineté sont une violation du droit international ».
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